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Chewbacca repassait pour la troisième fois. Et je n'avais pas fait cent mètres. D'obèses touristes bien équipés de pommes d'amour et du churros prémunissaient mes yeux saoulés d'anticiper mon proche plaisir. Nonobstant le fait que j'avais comme l'impression d'être cet âne qu'on appâte avec une carotte toujours hors de portée. Cela faisait deux heures que j'attendais mon tour et ce plaisir grouillait à l'intérieur de moi. Entre deux cris de douce terreur, j'entendais Steven Tyler brailler "What It Takes" dont le sadique message me donnait envie de lui faire ingérer toute la filmographie de sa fifille chérie.
Je resassais inlassablement ce film qui m'avait amené vers ce lieu désolé. Deux apéros et trois demi Sancerre avaient eu raison de ma filouterie naturelle et je me retrouvais là à végéter avec ces mômes partageant un peu trop de mon sang noir mais heureusement pas au point d'hypothéquer mon existence et mon accès au bac à bières. Quand une douzaine de japonais prirent la pose avec leurs doigts en V et leur sourire de porcelaine, je crus meilleur pour ma tension de fermer les yeux et de plonger dans ma caverne aux merveilles. La caveeeerne aux merveilles, croaaa, la caveeeerne aux merveilles. JCVD me sussura : "L'intensité du plaisir dépend de l'awareness de la pectine de la longueur du processus qui l'engendre". Ben mon cochon, le kif va être tellement fort que je ne passerai jamais le portique. J'ourdis de penser à Danny Boon pour juguler ce futur chapiteau qui ferait tâche devant les gosses.
Leçon No 84 : susciter le désir de se pendre
Voilà qu'on arrivait enfin au checkpoint. Je tendis aux molosses nos tickets de rationnement et pris place dans l'autorail. 3min plus tard nous revenions à quai. Les enfants jubilaient. "c'était trop bien ! Mais c'était trop court !". Je leur proposais donc de refaire un petit tour. Unanimement ils répondirent : "Non"... Je compris ma méprise quand la paire de momes s'évanouit dans un torrent de fumée en glapissant un mwahaha lugubre. Un faune prit leur place et proféra "Vanitas vanitatum et omnia vanitas". Non le plaisir ne pouvait pas durer… La sentence était sans appel car provenant d'en haut. Ou d'en bas selon votre obédience. Le monde se scindait en deux : celui de l'Homme fait de plaisirs éphémères qu'il veut cependant éternels, celui des anges bons ou mauvais qui lui damaient le pion.
Aussi je souhaite m'insurger par cet article contre une infâmie qui souille nos escaliers et nos literies. Aujourd'hui en France, il y a des femmes qui nous injoignent de jouir ! Oui messieurs, tout abasourdis que vous pouvez bien l'être, vous devez bien l'admettre. Des femmes nous demandent de venir, sous le prétexte fumeux du c'est trop bon. Qui n'a jamais entendu cet argument puissant du oh c'était trop bon mais stop ? Vous la voyez votre Josiane refuser le clafoutis de votre maman parce que c'était délicieux mais qu'elle n'en peut plus? Vous les voyez ces braves amis qui - ayant déjà enquillé les cinq cent diapos de vos vacances à La Bourboule - refusent poliment la deuxième bobine intitulée Les Calvaires de Nogent-Le-Péquenot ? Ne tombez pas dans le panneau de leurs promesses mielleuses : "Nan c'était vraiment sympa, faudrait se refaire cela à l'occasion mais là on doit y aller il est dejà tard, 21:00 avec les embouteillages et on a un sanglier sur le feu, alors...".
Oh ouii, y aura une 5e saison de Glee
Je dis foutaises ! Quand on aime les parties de Buzz on ne regarde pas les heures passer. On ne pense pas à la réu d'équipe du lendemain avec Nordberg de la compta. Il en va de même pour ces mégères qui nous supplient de mordre les draps. Dans quel monde ce qui est si bon doit-il cesser? Je serai d'avis à renifler que ces nanas nous mentent. Et que ce n'est pas tant le kif intense des ébats qu'elles soulignent que la petite horloge au dessus du four rappelant que Glee commence de suite. Pour les cocus contestataires, tentez l'expérience dans l'autre sens (non pas en levrette, ce n'est pas exactement ce que je voulais dire). Essayez de les embarquer dans un coin sombre avant la fin de Secret Story. Leur plaisir télévisuel et bitchique lui ne tolère aucune rupture. Mais en retour, elles n'auront cure de votre deuxième mi-temps.
Aussi mes frères je vous le dis, ne leur faites pas ce plaisir. Vengez les éjaculateurs précoces souvent raillés par les potins. Durez, durez, emmerdez les jusquà ce qu'elles aient récité l'alphabet dans les deux sens, enregistré leurs listes de courses jusqu'en Décembre, complété entièrement la comptine Trois Petits Chats avec les quatre variantes. Pensez à vos mères, à vos grands-mères, à vos pères devant PornHub, à des best of de Max Boublil ou à Francis Llacer en maillot de bain. L'honneur des mâles est à ce prix !