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Expression libre, insolente et authentique sur l'actu. C'est gratuit, cruel, incisif parfois stérile et c'est tant mieux !

Les Dix Piliers De La Foi Du Cinéma Américain

Publié le 22 Août 2012 par Januscream in Sur Scène

Tandis que mes comparses s'esclaffaient, je tendis fiévreusement mon ticket couvert de larmes à l'ouvreuse.

- Vous partez déjà? S’enquit-elle. 

- Je n'ai plus rien à pleurer jolie dame... Pouvez-vous me rendre mon sens critique et ma fiole de fiel s'il-vous-plait? C'est pour une urgence !

Et pendant qu'elle me rendait mes munitions, un angélique Alfred ailé apparut sur mon oreille droite en persiflant :

- Je vous l'avais bien dit Monsieur Janusss...

 

Je n'irai plus voir un film américain ! Ils nous prennent trop pour des cons ! C'est toujours la même chose. On se fait bombarder sur chaque centimètre carré de nos trajets quotidiens. On nous aguiche dans les métros. On nous tease sur les réseaux. Et quand on arrive vaincu à la caisse du cinéma, au moment de casser son PEL pour acheter ce ticket, on sait au fond de nous qu'on va se faire enfiler. On en parle beaucoup gros... Fais gaffe à l'arnaque... Souviens-toi d'Inception et en plus c'est le même forban... Mais NON ! Y a toujours une petite voix à la con qui vient semer le doute. Ça doit être le même serpent de la Genèse déjà au taquet à l'époque pour balancer à l'autre godiche "mais sssssiiii croque dans cette pomme, tout le monde m'a dit que c'est bien..." On se dit que ce coup-ci on enrayera le mauvais sort. Que le plumage sera à la hauteur du rabattage. On prie, on brûle un cierge, on enfile ses chaussettes porte-bonheur. Et...et...et...? PAN ! La quenelle qui tombe. Aussi implacable qu'un procès-verbal.

Et comme toute cure passe toujours par la description du traumatisme à l'aide de petites poupées et de jolies allégories, je vais séance tenante exorciser la bête. Voici en exclusivité pour vous, amis lecteurs qui furent violés sauvagement par un blockbuster américain :

 

les dix piliers de la foi Hollywoodienne. 

 

1- Les méchants méchants... 

Facilement reconnaissable, le méchant US est souvent vêtu de noir même en plein été. Pour les heureux chanceux aveugles ou daltoniens dont la tare aurait atténué l'impact du viol visuel susmentionné, vous le reconnaitrez à sa voix rauque ou sépulcrale. Jamais il n'arborera une tunique albine ou un sourire Colgate. Il sent un peu la merde et les ténèbres quoi ! S'agit de camper le topo. Dans des teints plutôt bronzé-basané, notre vilain aime semer la terreur chez les civils gentils et WASP, qui paient leurs PV sans sourciller et votent républicain. . Autant les gentils gentils sont cons parce qu'ils sont américains et trépanés, autant l'origine du malin dans le vilain est toujours très romanesque. Né dans des égouts/prison/roulotte/pays communiste, le vilain aime les endroits de merde lui rappelant son enfance bienheureuse ou il mangeait de la fiente de rat pour survivre à son père alcoolo qui le cognait devant sa mère dépressive et castratrice. On ne sait comment il est devenu tueur psychopathe expert en arts martiaux/conduite de char/piratage informatique, mais notre coco est aussi débrouillard qu'un Castor Junior sous Ritaline. Toujours est-il qu'il mène toujours une armée de mercenaires virils et soumis, achetés vraisemblablement avec ses tips de pizzaiolo quand il préparait son DUT génie biologique entre deux camps d'Al Qaida. Car le bougre est à son compte. Il n'est pas financé par quelques Business Angels émus par son projet de destruction du monde. Un super vilain n'a pas de comptes à rendre à son N+1. Ce qui explique pourquoi ils se permettent de faire moult boulettes surtout quand il faut occire une fois pour toutes le super gentil (mais pourquoi tu le balances dans une fosse de laquelle un gosse de 8ans est sorti...? Bane, dans mon bureau !)

 

2- ...et les gentils gentils

Le scénariste est un fieffé filou. Il sait qu'additionner les poncifs ne fera pas d'un méchant un super vilain. Pour emphaser la dimension maléfique de notre noiraud, rien de telle qu'une ablation totale de toute l'intelligence rusée que le bon Dieu avait bien voulu mettre homéopathiquement dans les cervelles humaines. Pif paf pouf ! Par la magie du contraste pictural, le méchant est boosté grâce à une bouillie de gentils débiles tout juste bons à chialer/paniquer/ralentir le script/emmerder les héros avec des questions à la con ou leurs histoires de famille. Les flics sont tous hommes de devoir et - s'ils sont un peu cons par tète de pipe - ils sont toujours très syndiqués soudés pour triompher du mal à la fin. Pas un ne tatane un jeune rageux par excès de zèle. Pas un ne garde la beuh confisquée lors d'une perquisition. Ils sont tous athlétiques, ne mangent pas de beignets et sont tous mélancoliques de Simone, leur maritorne bégueule qui s'est barrée avec le p'tit parce qu'ils passaient trop de temps en planque à endiguer le mal dans la City. Salauds de mufles qui priorisent 12 million de citoyens plutôt que leur grosse !

Et Dieu sait si c'est utile pourtant ! Parlons-en de ces citoyens. Véritables fantasmes machiavéliens, ces bougres sont un troupeau passif et merveilleux de soumission. Pas un ne moufte. Personne ne biaise avec l'ennemi. D'ailleurs ils ne sauraient pas comment tant ils sont cons et dénués d'esprit d'initiative. Portant aux nues la condition de figurant, ces braves gugusses meublent les fonds d'écran, crevant par-ci par-là pour que ça fasse dramatique. Oui, dès qu'un quidam décède, c'est une catastrophe. Tous des martyrs de la démocratie bafouée. Aucun ne double par la droite. Personne ne télécharge illégalement. Des modèles de vertu qui portent les sacs des grand-mères et lâchent des biftons aux estropiés. Pratique pour exciter la ménagère quand ils se font occire par des métèques du Proche-Orient.

 

urgttl.jpgA la base on avait postulé pour être baby-sitters mais...

 

3- Les balles éthiques :

On ne fait pas de blockbuster sans fusillade de ce nom. Et qui dit balles dit victimes. A moins de tirer comme des manches. Ce que ne manquent pas de faire nos braves sbires démoniaques, toujours prompts à écouler quelques chargeurs dans le vide afin de ne point vitrifier notre héros ou quelque brave rombière prise en otage. En revanche quand il s'agit d'apaches peinturlurés ou de bouffeurs de dattes enturbannés, les balles jusqu'alors capricieuses se muent en véritables piranhas de l'Axe du Bien, rendant justice par paquets de douze. C'est toute la magie d'Hollywood, qui ne commerce pas avec la NRA, que de ne pas dégouter le citoyen ricain de la douille. Une balle ne tue jamais de gentils. Que des méchants. Elle est juste dans son verdict et mérite sa commercialisation. Enfin, quand la transaction se fait du bon côté de Greenwich. Si ça dépasse la Suisse, c'est terroriste.

 

4- L'éternel projet nazillon du vilain méchant :

Durant ses années de maturation, le vilain aime lire. Comme il est toujours défiguré par quelque jet d'acide, son sex appeal au collège n'est pas tiptop. Et quand Randall le quaterback part faire la fête dans des baraques immenses et sans parents, le méchant reste lire dans sa cave Les Versets Sataniques et Mein Kampf. Parfois la Bible mais il la comprend toujours de travers. Aussi est-il séduit par le projet nazillon de créer une race plus forte et plus belle en éliminant les enfants américains, les femmes américaines, les flics américains et l'armée américaine. Le pauvre chou étant rejeté par l'American Dream, quoi de plus naturel que de vouloir le transformer en cauchemar? Le vilain a toujours la folie des grandeurs et rêve de façonner le monde à son image. Donc variqueux, méphitique et scrofuleux. Histoire de régner sur un royaume de chiotte, peuplé par des boudins édentés et des sbires dégénérés. A quand un vilain Robin des Bois voulant détruire un système féodal dirigé par une caste de dominants tyranniques autoproclamés? Mais vêtu de noir, avec une sale gueule et une voix rauque! D'accord? Pas un Kevin Kostner...

 

5- la météo diapason :

Un réalisateur est un peu Dieu le Père. Il régule le rythme des plateaux et fait la pluie et le beau temps. On ne s'étonnera donc pas qu'il contrôle la météo comme ça lui chante. On n'enterre pas un flic américain sous le soleil de Californie. Non mossieur ! On le rapatrie quelque part où il flotte. Et pas n'importe quelle flotte. On ne parle pas de crachin breton là. On est aux States ! Pas dans la zone indus' de Roubaix. Faut que la pluie soit diluvienne, façon déluge de Noé. A dix euro l'entrée, faut que ça tremble sous le parapluie.

De même, la nuit durera 8 jours pendant le règne du Mal. Ou elle tombera à midi si besoin. Se faire gniper par un mort-vivant en plein cagnard à 14H sur le parking de Lidl, c'est moins bankable qu'à 4H du mat' dans un marais paumé de la cambrousse. Soyons décents. Et toujours tu compileras chants des oiseaux et soleil renaissant après la scène finale pendant laquelle le héros aura bastonné ledit vilain sous une mousson battante. Close-up sur une pouffiasse à dents de lapins qui regardera l'aube flamboyante façon Ricorée. Et... Coupez !

 

6- Les enfants touchants-collants :

Le scénariste est généreux. Il aime saturer son œuvre de moult symboles de pureté. Ça donne du cœur au héros. Quoi de plus larmoyant qu'un ch'ti poupon aux joues rosées qui traine son doudou entre les tanks et les canons? Ohhh il pleure parce que maman a été sulfatée sous les décombres de sa maison ! Mais voyons c'est horrible. Comment peut-on être si méchant? Oui. Le vilain n'aime pas les enfants car ils sont innocents et purs. Il aime les faire souffrir. Voyez tous ces marmots passablement orphelins tirer la gueule parce que le vilain a fait fermer Toys'rus et Pimkie. Et ce concert de Justin Bieber annulé parce que la ville est isolée et menace de disparaitre? Quelle barbarie ! Non, tuer des flics d'accord. Mais on ne touche pas à nos têtes chenues. La prunelle des yeux de la nation. Je ne sais pas si les parents les voyaient comme cela deux jours avant qu'une loufoque météorite ait été observée dans le ciel. On parle bien des mêmes qui se pissent dessus après avoir été changés déjà deux fois parce qu'ils boycottent l'école? De ceux qui repeignent le salon avec leurs doigts graisseux et boudinés? De ceux qui poinçonnent 8 fois par nuit votre capital sommeil? Non parce que je redoutais qu'on les ait sublimés pour les besoins de la cause, vous voyez?

Et ce qu'ils sont collants ! Même à 16 ans il faut les trimballer partout. Et les guider, les protéger, les rassurer. Ouin j'ai peur monsieur le policier. Il fait noir et froid. Et j'ai pas eu de Nesquick ! Et Marjorie elle m'a pris ma voiture alors que c'est la mieeeenne ! C'est vrai que tous les flics sont des lopettes comme dit mon papa ? Mais putain ! Le bonhomme a déjà 300 civils à protéger, une armée d'aliens ou de talibans à dessouder, une bombe nucléaire à désamorcer, endiguer une pandémie, sauver son couple et terminer sa formation de paysagiste. Il n'a PAS LE TEMPS d'éponger tes fuites urinales et égotiques. Mais qu'un de ces maudits civils à la con se dévouent pour faire la nounou ! Au lieu de rester assis sur un tas de ruines à pétiller du regard devant les photos de leur clébard.

 

url.jpgJ'étais bien peinard dans mon Bat

mais il fallait que je me casse le cul à descendre me battre dans la fosse

à mains nues

 

7- Le timing au poil de cul :

Dans la décharge municipale de nos mémoires collectives, entre les Pin's parlant TF1 et les VHS de Robert Castel, s'amoncèlent des petites minuteries de couleur rouge sanguine se décomptant sur une musique stressante. Quel réalisateur n'a pas sombré face à la tentation du stress facile? Celui qu'on inocule au spectateur béat pour lui faire croire que la bombinette va exploser? La 1e qui ait vraiment pété, c'est dans La Somme de Toutes Les Peurs et ça manquait de préliminaires. C'était Bim dans ta gueule. Sans sauce blanche ni salade tomates oignons. Mais le teasing sempiternel du Tictac vais-je exploser à la gueule du gentil payé si cher qu'on l'affichera jusqu'à la fin?... Pitié ! On le SAIT que les enfants seront sauvés ! Que la planète ne tombera pas entre les mains des cocos basanés !  En plus le héros se démerde toujours pour perdre un max de temps en chemin. Je veux bien que le vilain soit toujours assez con pour programmer ses bombes six mois à l'avance, mais pourquoi le gentil doit toujours attendre les dernières secondes pour dénouer l'affaire? En plus ça se termine toujours à deux mètres de la bombe suffisamment puissante pour souffler tout un système solaire. Mais le méchant est systématiquement dans les parages pour veiller à ce que personne ne vienne la désamorcer. Mais c'est quoi ton plan mec? Tu te casses le cul à travailler tes arts martiaux, à sculpter ton costume de vilain et tes abdos, à ergoter des plans pourris, à recruter en masse des larrons patibulaires... Tout ça pour quoi? Te faire sauter la poire 2H après? N'y a-t-il pas en 1e année de l'Académie des vilains un module "mode opératoire pour ne pas crever bêtement" qui enseignerait juste quelques bases élémentaires comme "d'abord me planquer dans un bunker, ensuite faire péter la bombe et rien à foutre du héros qui n'aura rien vu venir"? Mais comme le vilain est avant tout mégalomaniaque avant d'être efficace, le héros a donc tout le temps de faire mumuse à dessiner des chauves-souris sur les ponts. Aussi finit-il toujours par endiguer la menace à la dernière seconde devant les yeux ébahis des gros boulets restés périr pour l'occasion.

 

8- Le téléportable insupportable :

Le vilain est par essence débordé. Toujours un plan sur le feu. Etant donné que la durée de vie d'un méchant tourne autour de 2/3 semaines de méfaits, on comprendra qu'il ne pose pas de RTT pour embrasser sa vieille mère en pension à la clinique de l'Espérance. Aussi, pour saloper l'espace urbain sur cette si courte période, notre larron n'a pas le luxe de perdre du temps dans les embouteillages. Pensez donc ! Plastiquer les quatre coins de la ville, enlever le maire, séduire la femme du général pour récupérer les codes de mise à feu, préparer le guet-apens pour la venue du justicier, faire une conf call mondio vision avec les présidents du G20, détourner un satellite, se faire faire prisonnier pour exécuter le témoin à charge à l’abri dans le commissariat et filer à l'hôpital pour manipuler le procureur alité avant que le bâtiment saute. Le tout en moins de 24h. Il ne va pas se faire chier sur le périph' ! Le réalisateur est malin et a donc anticipé ces fâcheux désagréments en octroyant à notre vilain le don d'ubiquité. Pratique pour terroriser la logique policière et la notre.

Bon, rassurez-vous, pour que notre bon vieux gentil terrasse le gredin, il ne sera pas en reste non plus question téléportage. Quoi de mieux pour un effet de surprise garanti que de débouler vers un troupeau de balourds au volant d'une dépanneuse, de se faire sulfater la carlingue intégralement, de s'aplatir comme une merde contre un portail tandis que les forbans mitraillent de bonne grâce, et de ne pas être retrouvé oblitéré des couilles au menton lorsqu'ils ouvrent la portière? On est d'accord que ni eux ni vous n'avez observé notre héros sauter en cours d'assaut? Et bien pif paf pouf le voici qui jaillit d'on-ne-sait-où qui marave les molosses toujours armés de fusil d'assaut moyenne portée mais qui préfèrent se coller-serrer pour les besoins de la cause. Une variante que j'adore (celle de L'Effaceur) : là, notre Schwarzy ne sort pas de dessous la bagnole pour distribuer moult pains tel le Nazaréen. Non. Il disparait tout bonnement ! Et le vilain d'ordonner à ses sbires "il est ici, trouvez-le !". Non mais ho ! On le voit au volant 4 secondes plus tôt en train de foncer vers vous. Il se mange un mur devant vos yeux puisque c'est vous qui avez prunifié sa bagnole. Evidemment qu'il est la. Et j'ajouterai qu'il devrait même être réduit à l'état de confettis autour du tableau de bord. Ahh putain !

 

 

9- Le télépathe, lépathe; ça vous épate les zamis :

Comme si ça ne suffisait pas de pouvoir défier les lois de la physique au point de plonger le spectateur - pourtant consentant à l'enfilade - dans un profond abattement, nos audacieux auteurs vont ajouter à nos héros le don fort sympathique de deviner les trames alambiquées du scénario. Pratique quand vous devez intervenir au bon moment et dans la bonne ruelle pour sauver votre copain mal embarqué. Ou pour faire votre come-back fracassant pile-poil-bien-comme-il-faut pour ruiner le stratagème méphitique de votre ennemi juré. "Vite Alfred dépêchez-vous de rapiécer mon bat-costume je sens que Jacky va trucider Ursule dans 4 pages de script".

Alors oui, il faut bien compenser les contraintes inhérentes à la belle vie de justicier slippé. Impossible de sortir la batmobile sans qu'une douzaine de bras cassés vous chatouillent au lance-roquettes. Ça ralentit quand même pas mal le temps de trajet déjà chaudard. Oui, le vilain mitonne toujours aux petits oignons ses épreuves sadiques pour faire marner un max nos justiciers. Il doit connaitre à la seconde près le temps qu'il faut pour aller d'un point A à un point B dans une ville dans laquelle il n'habite pas puisqu'il est toujours étranger sombre ou communiste. Il doit aller sur Mappy avant de semer ses bombes aux quatre coins de la ville.

Et si jamais notre gentil arrive trop tard parce qu'une envie pressante l'avait freiné à la station service (il n'y a pas de Bat-braguette sur le costume), il arrivera quand même à temps pour que le trépassé râle quelques bribes utiles mais pas trop. "Brooousse, celui qui... qui.... nous.... a... a... trahi.....*cough cough* Broussse... tu... m'entends..? Celui qui nous...a..................Gloriaaaaaaaaa *trépas*". Il ne pouvait pas juste balancer un nom? Au lieu de répéter trois fois les conjonctions de subordination? Et évidemment que tu t'adresses à moi connard. Tu vois quelqu'un d'autre à part St Pierre et de la lumière blanche? Du coup au lieu d'un nom qui m'aurait évité de me palucher 2h de baston, je me retrouve avec un foutu nom de bateau qui en réalité a un pavillon guatémaltèque et appartient à une filiale écran d'un magnat du pétrole accessoirement vendeur d'armes à la sauvette pendant ses RTT. Merci pour le tuyau galère gros. Ahh putain ! 

 

10- La génération de sbires :

Après, c'est vrai que sans cela, ce serait tendu de sauver le monde en 1h45. Et puis il faut dire que le vilain a toujours une armée de sbires à sa solde, tous aussi loyaux que soumis. Ces types n'ont pas de vie, pas de femme, pas de potes et passent leur temps à jouer au baby et à lire des Playboy. Alors, je veux bien que la retraite dans l'armée soit vachement tôt, et qu'il faille bien occuper ces franc-tireurs, mais quand même ! Ils n'ont que cette option pour couler leurs vieux jours? Tu te casses le cul à faire des pompes dans la gadoue pendant 30 ans pour finir zigouillé par un type en collant ramolli par 11 années de mariage? Autant les tout premiers mercenaires n'étaient pas très prévenus mais les autres? Au bout du douzième pote refroidi comme une vulgaire verrue, je commencerais à remettre mon CV à jour. Videur chez Jardiland ou gardien de parking. J'sais pas moi. Tout sauf loufiat d'un maniaco-psychopathe peu émotif sur la durée de vie de ses salariés. Remarquez, il s'en fout de les perdre par poignées parce qu'il en a sous le coude à foison. Ne me demandez pas d'où il les sort? Le sbire est toujours entre un Trooper toyotisé et un Pak-pak clandestin. Un de perdu, dix dans la bétaillère. Après je ne dis pas. Il y a des bons côtés. Le job te laisse tes ASSEDIC et te permet d'avoir ta carte de bibliothèque gratos et un Double Cheese dans ton menu XL. La paie est bonne et défiscalisée même si tu t'assois sur ta retraite. Ce qui n'est pas si grave vu que tu meurs assez rapidement. Il y a certains avantages en nature tels que le maniement d'armes non conventionnelles en zone urbaine, la conduite de tanks sur les trottoirs et des voyages en Business Class dans des Jet privés détournés pour l'occasion. Et les diplômes sont accessoires. Pas besoin du BEP pour faire des rondes à la Kalashnikov en ayant l'air méchant. Certains talents sont quand même appréciés ; tels que faire trois groupes de un dès qu'on entend un bruit, dire "jette ton arme" au héros plutôt que de l'abattre comme un moustique, dire "plus haut les mains j'ai dit" en s'approchant de plus en plus à portée de mandale alors qu'on a un fusil dans les pognes, manquer les cibles à bout portant, croire le gentil quand il dit qu'il n'a plus de balles, s'aligner en file indienne quand le héros n'a plus qu'une balle et penser que la bimbo faite prisonnière a une réelle envie de vous gâter alors qu'il lui reste deux minutes à vivre. Ahh putain !

 

Voilà, c'est dit je vais changer de bord. A moi les films d'auteur qui passent dans des salles sans Pop-Corn. Enfin du réalisme, pas d'effets spéciaux. Des sujets passionnants comme la sexualité des trisomiques dans le milieu rural. Youyou ! A moi les joies des plans fixes sans dialogue. Les endroits  paradisiaques tels que l'Ouzbekistan ou Sartrouville. Humm des actrices natures avec des vrais seins dégueux mais que pourtant on voit. Je vais...je vais...

Ahh putain !

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G
Toi, tu as vu "The dark knight rises", la plus grande blague cinématographique 2012, qui a réussi à me scotcher sur mon siège, par un pathétique excès de médiocrité. A chaque instant, je me<br /> demandai, "mais ce n'est pas possible, ils ne vont pas oser..." Et bah si. J'ai cru revoir la série de nos parodies fétiches... "Y a-t-il un Dark Knight pour sauver le monde ?" En tout cas, pour<br /> sauver le cinéma, la réponse est non.
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